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Ayant cédé votre entreprise, à quel âge partir à la retraite ? Faut-il racheter des trimestres ?

Ayant cédé votre entreprise, à quel âge partir à la retraite ? Faut-il racheter des trimestres ?

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M. G. a vendu son entreprise à 58 ans et dispose d’un pécule dans sa société holding à l’impôt sur les sociétés. Il pourrait faire valoir ses droits à la retraite à partir de 62 ans mais, compte tenu de sa carrière, il lui manquerait 8 trimestres (soit 2 ans) pour prétendre au taux plein. Il a également dans sa carrière la possibilité de racheter les 8 trimestres liés à des années d’étude. Dans son cas 3 options sont possibles :

  • Option 1 : Partir à 62 ans avec une décote
  • Option 2 : Racheter les 8 trimestres et partir à 62 ans avec le taux plein
  • Option 3 : Cotiser pendant 2 ans jusque 64 ans pour partir au taux plein à 64 ans (sans rachat donc).

Nous verrons qu’il a intérêt à privilégier l’option 1 et donc partir à 62 ans avec une décote.

Ce schéma contre intuitif de départ avec décote est un schéma récurrent pour les personnes avec une retraite complémentaire faible (chef d’entreprise, non cadre). Pour un cadre supérieur avec beaucoup de points ARRCO et AGIRC, le calcul sera différent et l’opportunité de rachat de trimestres plus intéressante.

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Les détails pour les plus studieux :

A 58 ans, M. G. a déjà cotisé 142 trimestres.

Compte tenu de son âge il pourrait partir à 62 ans et le taux plein est donné à 166 trimestres. Il lui manque donc à ce stade 24 trimestres.

Ces 24 trimestres se découpent en :

  • 16 trimestres qu’il aurait eus s’il avait continué à travailler entre 58 et 62 ans. Il serait ainsi arrivé à 158 trimestres.
  • 8 trimestres qu’il peut ou non racheter ou bien qu’il peut obtenir en travaillant jusque 64 ans.

A taux plein avec 166 trimestres, la retraite de M. G s’établit à 2 359 Euros nets avant impôts

Comment faire pour valider les 16 trimestres de 58 à 62 ans ?

Pour ce faire, nous allons lui assurer une rémunération minimale depuis sa holding. Pour valider 4 trimestres, il convient de se payer 6 090 Euros nets (600 heures de SMIC brut mensuel). Le versement de cette rémunération entraine des cotisations sociales d’environ 3 000 Euros.

Pour les 16 trimestres le coût total est donc de 4*3 000 = 12 000 Euros.

S’il était parti avec une décote de 16 trimestres, l’impact sur la retraite est de l’ordre de 20% soit 470 Euros/mois, le retour sur investissement des 12 000 Euros de charges sociales est donc rapide : 25 mois.

Pour les 8 trimestres suivants, examinons les 3 options possibles :

  • Option 1 : Partir à 62 ans avec une décote de 8 trimestres
  • Option 2 : Racheter les 8 trimestres et partir à 62 ans avec le taux plein
  • Option 3 : Cotiser pendant 2 ans jusque 64 ans pour partir au taux plein à 64 ans (sans rachat donc).

Option 1 départ avec décote à 62 ans :

Arrivé à 62 ans avec 158 trimestres, M. G. peut partir avec une décote de 8 trimestres. Sa retraite serait alors de 2 152 Euros nets avant impôts soit une perte de 207 Euros/mois.

Option 2, rachat de 8 trimestres et départ avec décote à 62 ans :

Dans la carrière de M., il a la possibilité de racheter 8 trimestres. A 58 ans, le coût d’un trimestre pour limiter la décote est de 4 216 Euros soit 33 728 Euros à décaisser de sa poche personnelle et déductible de ses revenus imposables.

M. n’a plus de revenu et donc son imposition est faible voire nulle. Ce rachat a donc un coût réel de 33 728 Euros. Le retour sur investissement est de 162 mois à 207 Euros. M G. fait le choix de conserver sa trésorerie plutôt que d’investir dans un système de retraite où il est déjà fort engagé.

Option 3, cotiser 2 ans supplémentaires jusque 64 ans :

Plutôt que de partir à 62 ans il peut continuer à se rémunérer 6 090 Euros nets par an et ainsi valider chaque année 4 trimestres supplémentaires.

Sur 2 ans, le coût lié aux charges sociales est de l’ordre de 6 000 Euros.

La retraite à 64 ans sera à taux plein donc de 2 359 Euros.

Cela semble donc une bonne option. Mais attention le raisonnement est biaisé : pendant 2 ans M. G. aurait pu percevoir une retraite de 2 152 Euros/mois qu’il ne recevra pas s’il poursuit son travail pendant 2 ans. De surcroît ici c’est la holding de M. qui le paie donc il n’y a pas de compensation entre la retraite non reçue et le revenu de travail perçu (s’il ne s’était pas payé, le revenu du travail serait resté dans la poche de M. via la holding).

La perte d’opportunité dans le cas de M. est donc de 24 mois à 2 152 Euros soit 51 648 ce qui règle son compte à l’option 3.

 

A retenir de ce cas pratique et pour aller plus loin :

Le départ à la retraite avec une décote peut être intéressant car il permet de recevoir la retraite plus tôt.

Effectuer des rachats de trimestres ou pire travailler jusqu’au taux plein peut se révéler néfaste.

Attention à la taxe PUMA !

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Article rédigé le 4 Novembre 2020 par Nicolas NICAISE, Partner

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